La sophro au service des enseignants


Par Terry Focant

 

Article paru dans le TresSage 6 de juin 2016.

 

Après les assassinats perpétrés à Charlie Hebdo et à l’Hyper Casher en janvier 2015, une fois passée l’onde de choc, mon âme hagarde secoue son hébétude et je décide d’agir. De faire quelque chose. Pour structurer ma pensée et passer réellement à l’action, deux choses me viennent à l’esprit. Et une idée voit le jour.

 

Superposer deux maillages

Première constatation : dans les jours qui suivent ces journées noires, les enseignants de France mais aussi de Belgique doivent beaucoup parler avec leurs élèves. Discuter, argumenter, répondre aux questions, proposer une minute de silence, ouvrir les esprits et les cœurs, aider à dépasser, à transcender. Faire face à des oppositions, sourdes, larvées ou très affirmées. La ministre de l’enseignement Joëlle Milquet promet un encadrement, l’aide d’experts, des dossiers pédagogiques. Et il m’apparaît clairement que les enseignants ont fichtrement besoin d’aide, en effet. Cela me rappelle la réflexion d’une prof de secondaire qui, après avoir lu mon mémoire de fin de cycle d’approfondissement sur la "Sophrologie Dynamique® (SD) et les arts de la scène", m’avait dit que les profs aussi ‘montent sur scène’ chaque fois qu’ils donnent cours, et qu’ils auraient bien besoin d’avoir à leur disposition un outil comme la sophro pour faire ce métier avec un peu plus de sérénité.

Par un glissement naturel, j’en viens à un deuxième constat : si la Fédération Wallonie-Bruxelles dispose d’un réseau d’écoles qui recouvre tout le territoire, l’AES regroupe des dizaines de sophrologues supervisés qui pratiquent dans chaque recoin de la Belgique francophone. Pourquoi ne pas superposer ces deux maillages ? Chaque enseignant de chaque école, de la maternelle à l’enseignement supérieur, aurait ainsi des personnes-ressources pour lui transmettre un outil efficace contre le stress, facilitant son travail de transmission.

 

De l’utopie à la réalité

Belle idée, inopérante en pratique. Un contact avec le cabinet de la ministre m’apprend que les acteurs de terrain – directions d’établissement, centres PMS – établissent leurs besoins et choisissent eux-mêmes la façon d’y répondre, en fonction de leurs moyens (financiers notamment). Le ministère n’impose rien, et ne peut d’ailleurs pas le faire. Si nous voulons proposer notre outil, il faut contacter chaque directeur, chaque centre PMS, un par un. Un soupçon de doute ? Envie de laisser tomber ? Certainement pas. Je parle de l’idée à Brigitte Julien, puis au conseil d’administration de l’AES en juin 2015 : contactons des sophrologues qui connaissent le monde de l’enseignement, rédigeons ensemble un document (brochure, dépliant…) qui présente notre outil et les bienfaits qu’il pourrait apporter. Idée approuvée. Je laisse mûrir. Peut-être un peu dormir, aussi. Seule, je n’ai parfois pas l’énergie de tirer la locomotive.

 

Coup de pouce

Entre-temps, Jean-Louis Craenhals, qui parmi ses nombreuses casquettes coiffe également celle de prof, a mis en place un groupe de sophrologues-enseignants. Il me propose de mettre ce groupe et mon projet en relation. Après quatre réunions de travail, il en sort une esquisse concrète, et un timing.

 

Rétro-planning

Septembre

Pour septembre 2016, ce groupe de sophrologues-enseignants que j’ai rejoint créera un document présentant les différentes opportunités offertes aux professeurs :

  • les formations pour apprendre à utiliser l’outil SD (½ journée, 2 jours, 3 jours…)
  • modules d’initiation à la SD 1er, 2ème et 3ème niveaux
  • la liste des sophrologues de leur région pratiquant soit en individuel, soit en groupe

Ce document sera distribué aux écoles, dans les centres PMS etc.

Août

Avant cela, nous aurons créé une formation pour les sophrologues, spécifiquement orientée vers le public des enseignants. Christian Stevins, qui a une sérieuse longueur d’avance – en tout cas sur moi – en ce domaine, nous mettra au parfum lors d’une journée complète de travail prévue en août 2016.

Maintenant

Quand vous lirez ces lignes, le ‘groupe de Jean-Louis’ se sera réuni une nouvelle fois. Nous aurons sans doute avancé dans la mise en place d’un réseau de responsables par région. L’idée étant que chaque école/centre PMS puisse s’adresser à un référent qui l’oriente vers le(s) sophrologue(s) prêt(s) à les aider, et formé(s) pour ce faire.

 

Vous

Vous êtes sophrologue-enseignant ? Vous avez une expérience solide avec ce type de public – en individuel ou en collectif ? Vous souhaitez apporter votre pierre à notre édifice ? Contactez-moi par mail. Nous ne serons jamais de trop pour porter ce projet.

 

Demain

J’ai toujours aimé regarder loin. Il semblerait que je ne sois pas la seule. Avec Christian, Jean-Louis, Thérèse, Geneviève et quelques autres, nous commençons par nous intéresser aux enseignants. Forts de cette première expérience, nous comptons bien ensuite nous pencher sur la manière de proposer la SD comme outil aux élèves, leurs parents, les directions.

 

La suite au prochain épisode…