Oser vivre ses émotions pour mieux animer ses séances


Par Fabienne Denayer 

 

Article paru dans le TresSage 10 de juin 2018.

 

 

Au moment de rédiger cet article, je me sens agitée. Les idées fusent dans tous les sens : sauts de moutons par-ci, par-là, je m’éparpille. Bon, je pose mon stylo et je me fais une séance de sophro.

 

Je ferme les yeux et je porte mon attention sur mes pieds.

C’est à partir de là, de mes points d’appui d’aujourd’hui, que je me mets en chemin. Je décide d’aller à la rencontre de mon intériorité, cet espace de liberté hors des murs du mental.

Je prends conscience de mon effervescence, tout s’agite dans mon corps.

Je choisis de me concentrer sur ma respiration pour me laisser guider vers mon centre. Ça bataille en moi, une part tente de s’échapper.

Je garde une attitude d’équanimité (très joli mot qui signifie “égalité d'âme, qualité de celui qui garde le même état d'esprit, quels que soient les événements) : sans jugement, sans aucun parti pris, sans désir ni répulsion.

Inspire et expire : par ce mouvement respiratoire, je m’installe dans l’immobilité.

Je joue avec les énergies complémentaires pour ajuster le curseur.

 

Dans mon introspection, je me donne l’intention de gratitude.

Merci à mes mains, mon visage, … ma cage thoracique…

Ça y est, la porte s’ouvre : j’entre.

Je sens la vie dans ma peau, ma chair, ma masse musculaire, mes os… jusqu’à mes cellules. J’habite pleinement mon corps.

Il est vivant et c’est joyeusement animé. Wouaw !

Tout mon être s’aligne.

L’émotion présente est la joie profonde, celle d’être en vie, d’avoir envie de poursuivre ma route avec foi, quel que soit le chemin emprunté.

Je goûte à la paix et c’est bon.

 

Oser vivre ses émotions, c’est oser la joie de vivre. Au-delà de la joie pétillante ou sereine, c’est une joie dense. Elle est au centre. Elle est pure. Elle est sacrée.

 

L’idée de cette formation continue est venue d’une supervision. En tant que praticien expérimenté, les intelligences intuitive et transcendante sont elles aussi dynamisées. Nous pouvons prendre une certaine hauteur pour revisiter l’intelligence émotionnelle.

 

Les émotions sont des énergies en mouvement. Quand les émotions sont figées, l’énergie est stockée. La pression monte et cette énergie demande à être utilisée. En conscience, la réponse aux événements sera créative. Sinon, l’énergie trouvera un passage. Comme l’eau, elle se faufilera là où c’est possible.

 

Malgré nos tourments (eh oui, sophrologues, nous sommes avant tout et heureusement humains), nous osons transcender l’agitation émotionnelle pour aller à la rencontre de notre être, totalement stable et immobile. Car l’être ne s’emballe pas, il est garant de la vie. Il est l’essence de notre nature originelle, “divine” (dans le sens du “vaste”). Il est espace d’accueil illimité et bienveillant.

 

Vivre une séance, c’est se donner un espace-temps d’expérimentation pour oser le mouvement. Nous nous installons dans la certitude absolue que cela va passer. Quelle que soit notre actualité, nous nous engageons dans la séance pour aller à la rencontre du vivant et nous ressourcer, auprès de notre être, dans notre espace d’accueil silencieux et naturel.

 

Développer cette capacité de foi en la vie va nous aider à mieux animer nos séances.

 

Dans le cadre de la formation continue, vous avez la possibilité de vivre cette thématique.


Un avant goût sous la forme d'une exploration

 

 

Se centrer et s’ouvrir au plus vaste. Être ce lien vivant entre terre et ciel.

Exercice par le souffle et le mouvement.

 

Verticalité. Inspirez et étirez vos bras vers le haut comme si toutes les cellules de votre corps s’allongeaient. Expirez et ramenez les bras le long du corps.

 

Horizontalité. Inspirez et étirez vos bras latéralement comme si toutes les cellules de votre corps s’élargissaient. Expirez et ramenez les bras le long du corps.

 

Centrage. Posez une main sur le ventre et une main sur le dos. Inspirez entre vos mains comme si toutes les cellules de votre corps gagnaient en épaisseur. Expirez doucement et ramenez les bras le long du corps.

 

Reprendre cet exercice une ou deux fois.

 

Posez-vous les questions suivantes :

  • Puis-je être l’observateur tranquille de ce qui se passe en moi ? Puis-je être dans l’accueil en toute équanimité ?
  • Puis-je mettre de la distance par rapport à mon agitation intérieure ou est-ce que je me laisse contaminer entièrement ?
  • Puis-je me différencier de mes sous-personnalités, mes instances intérieures, qui s’agitent ? Que me disent-elles ? Quels sont leurs besoins ?
  • Quelle est la transformation ? Qu’ai-je intégré ?